l’Olympique de Marseille, Jean Fernandez a donc confirmé qu’

Marseille, version instable
Un an après son arrivée à l’Olympique de Marseille, Jean Fernandez a donc confirmé qu’il était sur le départ. L’ancien coach de Metz ne fait plus mystère de ses envies d’aller voir ailleurs, là où la pression semble moins pesante.

Par Guillaume Serres

«Mon départ est d'actualité»
«Il y a un projet à moyen terme. A court terme, il fallait construire une équipe et nous y sommes arrivés. La saison prochaine, l’objectif sera différent car on ne peut pas reconstruire tous les ans. L’ambition sera de faire du mieux possible et on ne peut dire autre chose qu’une place en Ligue des Champions.» Telles étaient les paroles de Jean Fernandez, le 15 mai dernier, au sortir d’un match nul de Marseille sur la pelouse de Bordeaux (1-1), qui anéantissait les derniers espoirs de Ligue des Champions des Olympiens. Depuis, il en est passé de l’eau sous les ponts et pas mal de réflexions dans l’esprit de Fernandez. Annoncé restant certain sur le banc phocéen pour la saison 2006-2007, l’ancien Messin a pris tout le monde à contre-pied avec ces déclarations lâchées dans les colonnes de L’Est Républicain : «Mon départ est d'actualité. Je suis en train de réfléchir. A ce sujet, je dois rencontrer mon président Pape Diouf la semaine prochaine. Il y a quelques jours encore, j'avais exprimé ma quasi-certitude de continuer à l'OM. Mais les données sont différentes maintenant.»

Les raisons du départ
Qu’a-t-il donc pu bien se passer pour que l’ancien joueur du club (1975-1980) change subitement d’avis ? Difficile de le savoir. Ces ennuis de santé (pose d’une prothèse à la hanche) ne semblent pas être la cause de ce revirement, puisque Fernandez n’a pas l’intention d’arrêter son activité. Les propositions reçues ? Fernandez évoque des offres venues d’Auxerre, de Sochaux (où finalement Alain Perrin s’est s’engagé) et de Monaco. Tout cela reste difficilement comparable avec le défi marseillais qui tient particulièrement à cœur à l’homme. Les relations tendues avec certains membres du staff technique (Anigo principalement) seraient donc à l’origine de ce départ précipité. Arrivé en juin 2005 à la tête de l’effectif olympien, l’ancien formateur de l’AS Cannes a vite compris qu’il n’aurait pas les mains libres à la tête de l’équipe première. Si les décisions sont prises en commun, son avis n’est pas primordial. Il le reconnaissait dernièrement concernant le futur mercato : «Les dirigeants travaillent et me demandent mon point de vue. Une discussion se fait entre Pape (Diouf) et José (Anigo). Je suis là pour écouter et proposer mes idées sur des joueurs et sur la complémentarité qu’ils pourraient avoir avec le groupe.» Fernandez n’en a pas dit plus mais concède que son départ serait dû à des «motivations personnelles».

Si rien n’a encore été officialisé, il se murmure que l’OM s’est déjà mis en chasse du successeur de Fernandez. Un nom revient avec insistance sur la Canebière : Didier Deschamps. L’ancien capitaine de l’équipe championne d’Europe en 1993 est certes libre et cherche un club pour l’an prochain. Approché notamment par des clubs italiens, on peut légitimement se demander ce que DD viendrait faire à Marseille. Les mains liées, sans le pouvoir total qu’il réclamait déjà à Monaco, avec des moyens conséquents mais limités (environ 10 millions d’euros pour les transferts), que viendrait faire l’ancien Turinois dans un traquenard pareil ? En cas de défection de Deschamps, les noms habituels reviennent. Bruno Metsu, que Pape Diouf tient en haute estime, serait ainsi sur en tête de liste. L’avenir de l’OM devrait en tous cas s’éclaircir d’ici peu, il y a tout de même une nouvelle saison à préparer.